Voici le sondage du concours d'écriture numéro 5 sur une image ! Je vous laisse avec un rappel des consignes
Spoiler:
Concours d'écriture
« Une image »
Nombre de caractères minimum et maximum ( http://www.compteurdelettres.com/ ) : Entre 2000 et 2500 Contraintes : S'inspirer de l'image ici Sentiments : Libre Autres : / Délais : Vous avez jusqu'au 13 août avant 23h59 Il faut envoyer votre oeuvre par Message privé à OceanConcours. Le titre de votre message devra obligatoirement être agencé ainsi : Type du concours + le numéro du concours + votre pseudo.
Et maintenant voici les textes de nos participants !
Texte 1:
A la barre, Eric ne quittait pas l’horizon des yeux. Malgré la fatigue marquant son visage de grands cernes, il fixait l'île qui se dessinait progressivement. Resté debout durant plusieurs heures sans jamais prendre de pause, le commandant ne sentait plus ses jambes. Soudain, une violente bourrasque secoua le navire et propulsa Eric contre la rambarde. Puis une deuxième. Le bateau tanguait dangereusement et menaçait de se retourner à tout moment. Certains de ses hommes, aussi accrochés pour ne pas passer par-dessus bord, rendaient leur dernier repas. D’un coup, le ciel se noircit et la barre se mit à tourner à une vitesse folle, détournant la direction suivie. Eric jura et se rua pour reprendre les commandes du navire. Il coinça son bras entre deux rayons cylindriques, stoppant immédiatement ce changement de cap. La pièce d’armure au contact s’affaissa et s’enfonça dans son bras, générant une intense douleur. Une bourrasque plus violente que les autres le projeta sur le pont. Il manqua de se prendre de plein fouet la base du mât quand le navire bascula brutalement, puis fut entraîné dans une glissade mortelle. Impuissant, son corps traîné de force sur cette longue distance esquiva par miracle les différents obstacles, et finit droit dans sa cabine, porte ouverte, contre le bord du lit. Il hurla sous le choc. Tout autour, ses meubles se renversaient et ses objets se brisaient avant de servir de projectiles. Il se releva à la hâte malgré la douleur pour sortir au plus vite de cette pièce piégée. Titubant, il se raccrochait à tout ce qu’il pouvait pour garder l’équilibre. Eric esquiva de peu une étagère qui s’effondrait avant de glisser en arrière. Son armure amortit sa chute. D'immenses vagues venaient s'écraser sur l'embarcation, brisant sous le choc les rambardes de bois. Le sol terriblement glissant et les tonneaux projetés au milieu des hommes transformaient le pont en un terrain de jeu mortel. Certains étaient éjectés par-dessus bord en moins d'une minute, tandis que d'autres, moins chanceux, se retrouvaient écrasés. Après plusieurs longues et interminables minutes d'enfer, la tempête se tut brutalement. Eric rampa hors de sa cabine jusque sur le pont pour constater avec horreur les dégâts. Le sang mêlé à l’eau salée avait teinté le bois d’un rouge délavé. Les voiles déchirées et le mât ayant sombré dans les profondeurs de la mer, le jeune commandant comprit que peu importe ce qu'il adviendrait sur l'île, il ne pourrait jamais rentrer chez lui.
Texte 2:
Il faisait sombre. Pourtant, plus le temps passait, moins on apercevait l’horizon. Rapidement, nous nous retrouvâmes coincés entre ciel et mer, les rafales sous la commande d’Eole se déchaînaient sur nos voiles, la colère noire de Poseidon s’abattait sur la coque du bateau. La tempête était arrivée plus vite qu’on ne le pensait, les ordres du capitaine fusaient alors de toute part et l’équipage courait sur le pont. La barre du gouvernail semblait vouloir s’échapper de mes mains.
« Capitaine ! cria une voix lointaine. Une mouette à l’horizon ! »
C’était notre vigie, du haut de son mat. À mes côtés, la réponse du capitaine ne tarda pas.
« Sortez les voiles ! Nous allons à bâbord ! vociféra-t-il. Et dépêchez-vous bande de mollusques, sinon je vous jette à la mer ! »
Le martèlement des pas s’intensifièrent, l’équipage craignait clairement le capitaine.
« Vous êtes sûr capitaine ? On risque de s’écraser s’il y a des rochers ! demandais-je. - Les tempêtes ne sont pas toujours mauvaises. Cette tempête-là va dans la même direction que là où la terre est supposée être, c’est un signe pour de nouvelles aventures. Ne t’ai-je pas appris ça quand tu étais moussaillon ? répondit-il sur un ton plein de défi. »
Il y avait de l’excitation dans ses yeux, de la détermination, je n’osais pas le contredire. Mon regard se tourna alors vers l’horizon, une petite tâche blanche semblait se dessiner sur ce fond violent et obscure. Avec force, je tournai la barre à gauche, à la poursuite de l’oiseau. D’un coup, le navire fut poussé vers l’avant par la puissance du vent et de la mer.
Après de longues minutes, le ciel commençait à s’éclaircir tandis le vent et la mer se calmaient légèrement. Soudain, la vigie s’écria : « Terre à l’approche mon capitaine ! Terre à l’approche ! J’aperçois une plage et des falaises ! - Très bien ! Moussaillons, préparez-vous pour accoster ! ordonna le capitaine. - Enfin capitaine ! Sauf votre respect, c’est risqué d’accoster avec un temps pareil, surtout s’il y a des falaises ! objectai-je. - Tu n’as décidément pas le goût du risque, Davy Hawkins. Il me semblait pourtant que tu vis pour l’aventure, se moqua-t-il. »
Je me tus, je ne voulais pas réveiller sa colère monstre puisqu’il avait raison. Le vent, la mer, les tempêtes… Ils font partis de nos vies de pirates. Ils nous emportent vers l’inconnu.
Texte 3:
Le capitaine du bateau naviguait non-loin des falaises rocailleuses aux courbes irrégulières et aux bordures abruptes qui s'étendaient le long de l'océan ; du moins, il tentait de contrôler le monstre qu'il commandait. Perdus au milieu de la tempête, mais probablement non-loin d'une île au vu des masses qui semblaient sortir des entrailles de la taille pour faire de longues stalagmites de pierres et de minéraux en tout genres, les marins paniquaient à l'idée que la coque soit heurtée par un rocher qui émergerait des vagues. La voile déchirée du navire menaçait de tomber sur n'importe qui. Pris par l'urgence de la situation, chacun s'affairait à son poste.
Mais, quelque part sur le navire, avancée sur la proue, une petite fille au regard perdu dans le lointain n'était pas atteinte par la peur. Ce paysage apocalyptique et effrayant pour le moindre passager un minimum conscient ravissait la fillette qui avait soif de rêves et d'adrénaline. Elle était particulièrement bien servie en cette journée de tempête, où les vagues pouvaient atteindre plusieurs mètres de haut et où les bourrasques de vent, imprévisibles et vigoureuses se montraient plus que nombreuses. Parfois, les rouleaux défiait la loi de la gravité et surmontait la coque pour y faire glisser un peu d'eau salé qui chatouillaient les pieds de l'enfant. Mais ce qui la fascinait le plus, c'était les quelques goélands, paniqués avec ce changement climatique important et cette houle impitoyable, se montraient bavards en criant leur peur, comme des cris de détresse au beau milieu de nulle part. La jeune fille aurait voulu les rassurer en un regard, ou caresser leurs ailes d'un blanc immaculé, les frôler de ses petits doigts, mais ils étaient trop majestueux et inatteignables. Alors elle se contentait de les admirer, de loin, perchée sur l'imposante structure flottante.
La barrière de nuages s'épaississait à l'horizon, ne montrant aucun espoir de calme proche pour le capitaine. La fillette, elle, se ravissait de cela, ne comprenant pas la difficulté des manœuvres – et l'ignorant tout particulièrement, puisque cela ne la concernait pas. Leur côté lugubre était accentué par la couleur sombre qu'ils arboraient fièrement.
Avec un peu de chance, la pluie va bientôt arriver, souhaitait fortement l'enfant, sans se rendre compte du danger qui l'entourait. Sa bulle de naïveté était une véritable protection pour elle. Avec ses rêves, elle aurait pu affronter tous les dangers.
Texte 4:
« Après avoir atteint la haute mer, le temps se gâta brusquement et la côte semblait s’engouffrer dans l’obscurité. Les énormes vagues se déchaînaient de plus en plus, emmenées par le vent qui se levait. Le ciel pourtant bleu devenait en quelques minutes la cible de terribles nuages. Tout le monde sur le navire avait bien compris ce qui se passait. Après avoir voyagé plusieurs jours sans crainte et sous un temps pleins de vie, nous étions maintenant pris par un froid mortel. L’agitation était plus que présente sur le navire, certains criaient, d’autres semblaient confus. Nous assistions tous à ce spectacle terrifiant et sublime de la nature. Plusieurs voyaient leurs dernières heures arrivées et n’avaient que la force de s’en remettre à Dieu : « Dieu, toi qui m’as offert la vie, protège-moi par ta force de cette infatigable tempête ». Il n’y avait plus que de la détresse dans les yeux de chacun. Nous pensions à nos familles, nos femmes, nos enfants puis à la mort qui se rapprochait petit à petit. La fatigue et l’angoisse sinistre poussa certain à partir avant l’heure. On les voyait alors jeter leur corps à travers les nombreux jeux de lumière créé par la tempête elle-même. Quand à moi, j’attendais mon heure sur le pont, assis. Plus rien ne servait de s’agiter, notre destin était bel et bien défini. Les côtes avaient désormais fracassé la coque du bateau de plein fouet, l’eau prenait ainsi possession du navire un peu plus chaque seconde et le mât, abîmé par le vent, allait lui aussi bientôt sombrer dans le fond de l’océan. La fin s’approchait de plus près et je savais à présent que plus rien ne pouvait me sauver, même pas de futiles prières envers Dieu. Je n’avais qu’une seule chose à faire maintenant, me livrer à la mort. Je m’allongeais alors sur le pont en ayant une dernière pensée pour ce qui était le plus précieux à mes yeux. Le bateau lui bougeait de plus en plus et mon corps, comme déjà pris par la mort, se laissait guider par les mouvements du navire. Cette soudaine agitation était un signe, un signe que tout était bientôt terminé. Je savais désormais que la pire des sensations que nous puisions subir était celle de l’impuissance. »
Texte 5:
Tout était de ta faute. Je t’en ai voulu. J’en ai voulu à l’océan. J’en ai voulu au monde entier. Pourtant je t’ai tout donné. J’ai tout fait pour ton sourire. Mon amour ne te suffisait-il pas ? Non. Tu en voulais toujours plus. Et moi, naïf comme je l’étais, je t’ai toujours tout offert. Mon corps, mon âme, mon coeur. Je n’étais qu’à toi. Sans m’en rendre compte, tu as tout pris, petit à petit. Tu m’as même volé ma liberté. Je t’ai accordé ma servitude. Ma vie, tu l’avais entre les mains. C’est comme si tu étais mon capitaine et j’étais ton navire. Nous partions à l’aventure pour découvrir des terres inconnues. Je t’ai suivi aveuglément. Je t’ai laissé me guider et prendre les commandes. Rien ne nous faisait peur. Mais un jour, un orage s’est abattu sur l’océan. Les vagues déferlaient sur le navire et j’arrivais tant bien que mal à flotter sur l’eau agité. Jusqu’au bout, je te le promets, j’ai tout fait pour que tout se pass bien. “Satané navire ! J’aurais dû me débarrasser de toi depuis longtemps ! Mais qui voudrait d’une ordure comme toi ?” Je sens la colère m’envahir. Pourquoi est-ce que je suis devenu ce déchet ? Si mes voiles ont été déchirées, c’est parce qu’elles ont lutté contre vent et marré pour t’amener à ta destination. Si ma coque est fissuré, n’est pas pour te protéger des violentes vagues de l’océan ? N’est-ce pas lors d’une bataille navale que l’on a gagné que j’ai perdu une partie de ma force ? La foudre s’abbat sur les voiles. Nous tanguons. Je sens l’eau m’envahir. Nous approchons dangereusement d’une falaise. Je tremble. J’ai peur de te décevoir. Mais je t’assure que je fais de mon mieux. Où est passé ma liberté ? Depuis quand suis-je devenu si misérable ? C’est toi… c’est toi, c’est toi qui m’a rendu comme ça. Plus jamais je ne serais à genou. Que ta colère rugisse, jamais je ne mettrais à genou devant toi. Je ne veux plus être un déchet, je ne serais plus jamais misérable. Les vagues fouettent mes voiles. Et je me laisse emporter. Je laisse l’eau m’envahir. Je ne me battrais plus pour toi. J’appartiens à l’océan. Dans la mort, je retrouverai ma liberté. Au fond, tout était de ma faute. Je t’ai aimé. Je t’ai laissé me soumettre. Je t’ai servi avec une immense joie. Je t’ai laissé profiter de ma force, de ma loyauté et de ma fidélité. Je me suis moi-même tailler les veines.
Et maintenant votez pour votre préféré
Myria Léviathan des Nymphes
Messages : 4603 Date d'inscription : 04/06/2016 Age : 23