Félicitations @Petit Cachalot ! Nous t'offrons une Perle d'Apollon en gage de ta victoire ! En tant que gagnante (et seule participante), nous t'invitons à nous donner une musique à rajouter dans la playlist ici : https://ocean-home.forumactif.org/t616-depot-des-musiques-pour-la-playlist Identiquement au concours de graphisme n°11, tu étais la seule participante, tes efforts sont donc récompensés ! ^^
Texte:
J’ai toujours rêvé de la célébrité, à l’image de celle qu’on nous véhicule à la télé. Oui, être reconnu pour un talent, pour un métier ou pour une œuvre créée de nos mains. Qui, au vingt-et-unième siècle, n’a jamais secrètement rêvé d’être sous les projecteurs ? J’ai longtemps ri, avec mes amis, caricaturant certains aspects de ces stars, de leurs caprices et autres vices. Mais aujourd’hui, ce monde, si particulier et aux allures inaccessibles tant qu’on ne s’y trouve pas, est devenu le mien. J’avais toujours rêvé d'écrire ce livre. Mettre à plat mes idées, verser toute mon imagination sur un papier, noir sur blanc. Quand j’en discutais avec mes amis, je n’appuyais que le côté créatif, l’envie de faire rêver un jeune public, similaire à mon propre profil. Et c’était vrai, bien sûr. Mais je gardais pour moi cette irrésistiblement envie de voir mon nom sur une couverture, de retrouver mon ouvrage dans une librairie, et pas seulement ! Hélas, l’un des premiers vices de la célébrité est de vouloir satisfaire son envie de plaire, son envie de reconnaissance, peut-être même de s’élever au-dessus de la foule en constituant sa propre communauté… parfois au détriment même de la création. Ce qui n’a aucun sens, entendons-nous bien. Mais voilà, tant que cela ne nous arrive pas, il est difficile d’en jauger clairement les conséquences, aussi bien sur l’image que nous renvoyons auprès des autres que notre enrichissement personnel, sur notre personnalité. Car oui, à l’époque, j’étais loin de les imaginer, ces conséquences. Je n’avais pas prévu que l’image de mon livre prenne autant d’ampleur. A vrai dire, j’estimais déjà avoir eu énormément de chances quand une maison d’édition avait accepté de lire mon manuscrit… puis l’avait accepté tout court. Je rayonnais, littéralement. Je touchais du doigt mon rêve, celui de rendre publique l’œuvre de plusieurs années. Tout ce temps à écrire, à sophistiquer chaque détail en imaginant les réactions d’un éventuel public… allait enfin être récompensé, je me disais. Et il l’a été ! Dans un premier temps, je m’extasiais face à chaque vente, j’étais collée à mon écran d’ordinateur, de téléphone, telle une sangsue en manque pour scruter les blogs et réseaux sociaux. Lire les commentaires positifs me faisait un bien fou, à chacun d’entre eux une vague d’excitation et de satisfaction m’envahissait. L’histoire que j’avais écrite prenait tant d’ampleur que les distributeurs demandaient à me rencontrer, à venir faire des séances d’autographes pour promouvoir mon livre, mais bien sûr et avant tout, générer du trafic dans leur boutique. J’y allais évidemment, un grand sourire peint sur les lèvres. Les jeunes – car oui, il s’agissait principalement d’un jeune public – demandaient à prendre des photos, ce que j’acceptais avec grand plaisir. Mon visage, jusque-là resté dans l’ombre, devenait à présent public. Bien sûr, je n’avais pas la célébrité d’un acteur, je n’étais pas traquée par des dizaines de paparazzi, mais pour la première fois, je me suis vue apparaître sur des centaines de photos, en compagnie d’inconnus, largement diffusées sur le web. Dans un premier temps, je me suis amusée à les enregistrer, une par une, et à constituer un dossier, que je visionnais régulièrement et montrais avec fierté. Puis, peu à peu, les regarder ne me générait plus ce si fort sentiment de bien-être. Je me lassais. J’étais connue, oui, et alors ? Je m’y faisais, tout simplement. Rapidement, j’ai cessé de regarder les commentaires de mon public, fan ou non, à propos de mon livre, ou même de ma personne. Je ne supportais plus de subir les insultes et commentaires négatifs à répétition. Je me renfermais sur moi-même, perdant complètement mon ouverture d’esprit et ma faculté à accepter les critiques, en particulier les négatives. Mon livre était génial, et je ne voulais pas qu’on me remette en question. J’étais toujours soutenue par mes proches. Mais petit à petit, même mes amis les plus fidèles s’éloignaient. Je ne comprenais pas. J’en déduisais donc que je suscitais la jalousie, c’était une évidence ! J’ai commencé à sélectionner les enseignes qui me proposaient d’organiser des séances de dédicaces, en fonction de mes humeurs et d’autres critères plus techniques. Je refusais de plus en plus de sorties, estiment que j’avais autre chose à faire… Quelle triste période. Puis, dans la suite logique des événements, la communication et l’engouement à propos de mon livre s’étouffèrent. Face à mon succès, je n’avais pas voulu lever le petit doigt pour m’efforcer de continuer à travailler, à créer pour mon épanouissement personnel. Je ne voyais plus que la reconnaissance, et son déclin me tirait complètement vers le bas. J’étais toujours entourée, pourtant je me sentais seule et abandonnée. Était-ce vraiment ça, la célébrité ? N’avais-je pas succombé à son vice, à privilégier la superficialité, la forme et non le fond ? Pour la première fois depuis ce jour où mon livre avait été accepté dans cette maison d’édition, je me remettais en question. Je me comportais comme une enfant riche, attendant toute la reconnaissance du monde et n’en donnant aucune à son entourage qui pourtant le méritait bien plus qu’elle. Prendre conscience de cette réalité fut un véritable coup de massue. Je n’avais jamais rêvé de ce genre de célébrité, à vrai dire. J’avais plongé la tête la première dans les pièges qu’elle posait allègrement sur mon chemin. C’est seulement aujourd’hui que j’ai pu comprendre une chose, et certainement la plus importante de toutes : en aucun cas la célébrité ne doit être une fin en soi, seulement la création et son propre épanouissement. Si cette histoire était à refaire, c’est de cette façon que je rêverai la vivre.
Petit Cachalot Léviathan des Nymphes
Messages : 3373 Date d'inscription : 07/07/2016 Age : 100
Bon bah... Merci Mais décidément je vais faire la mission que je trouvais être la plus difficile en moins de deux, pour être tortue ! Par contre c'est pas drôle, j'aurais bien aimé une confrontation de textes quand même, surtout que je sais pas du tout ce que vaut le mien
Stardust Baleine de Nemo
Messages : 1163 Date d'inscription : 27/07/2015 Age : 25
Félicitation, c'est vrai que pour la mission la plus difficile, ça paraît facile haha xD Je voulais tenter mais j'ai pas eu le temps de faire quelque chose, une prochaine fois
Petit Cachalot Léviathan des Nymphes
Messages : 3373 Date d'inscription : 07/07/2016 Age : 100