Résultats concours d'écriture 11

Depuis toute petite, je faisais partie de ces bons élèves toujours sages, discrètes et qui faisaient de leur mieux pour obtenir de bons, voire les meilleurs résultats. Après tout, on nous l’a toujours dit, il faut bien travailler à l’école si on veut avoir un avenir. Et moi, je voulais avoir un avenir, je voulais avoir un bel avenir qui s’ouvrirait à moi mais… est-ce que je savais vraiment ce que c’était ? Ce que la vie nous réservait par la suite ? Quand on est enfant, on souhaite devenir un astronaute et conquérir l’espace, être vétérinaire pour soigner les adorables créatures qui nous entourent, être élu président de la République et j’en passe. Je sais, aujourd’hui, que j’étais encore inconsciente du monde qui nous entourait, insouciante de ce qui allait nous arriver, ignorante du monde adulte qui se préparait.
Plus ce dernier se rapprochait, plus je me rendais compte d’une chose : la vie n’est pas aussi rose et facile. Il ne suffisait pas d’obtenir de bons résultats, il fallait être le meilleur. Il ne suffisait pas de souhaiter une chose mais être le meilleur pour l’obtenir. Il fallait se battre pour être le meilleur. Mais pour quoi exactement ? En effet, au même moment, j’ai constaté autre chose : je n’avais pas vraiment de but. Je ne savais pas ce que je voulais faire plus tard, je ne savais pas quel métier je voulais exercer, je n’avais pas encore décidé de mon avenir. J’ai imaginé plusieurs choses mais à chaque fois, je ne m’y voyais pas, je n’arrivais pas à mettre des couleurs à ce potentiel futur, je n’arrivais pas à l’imaginer l’avenir tout simplement. Est-il possible de décider dès l’adolescence même ? J’étais égarée et j’avais peur.
Malheureusement, on ne contrôle pas le temps. Les années ont continué à filer et il fallait commencer à faire des choix. Lycée général et technologique ou lycée professionnel ? Filière technologique ou générale ? Filière scientifique, littéraire ou économique et sociale ? C’était du charabia dans mes pensées et le nom des différentes écoles défilaient sous mes yeux sans pour autant prendre de forme significative. Des personnes autour de moi avaient déjà une vague idée de ce qu’ils voulaient faire, une petite piste. Moi, j’étudiais pour avoir les meilleurs résultats mais dans quel intérêt final au juste ? Je commençais à perdre de l’intérêt dans les études. À quoi tout cela rimait ? Pourquoi fallait-il choisir aussi tôt ? Qu’est-ce que j’allais bien faire après ces seize années scolaires ? Est-ce qu’il y a un intérêt à continuer si je ne savais même pas ce que j’allais devenir ? Je n’avais pas de réponses et la vie traçait toujours son chemin.
Et puis un jour, j’ai lu un texte. Un petit texte, certes, mais les quelques lignes m’ont redonné espoir, un regain d’envie. L’auteur anonyme nous disait que si, un jour, on se perdait dans nos études, qu’on perdait raison, il fallait se souvenir d’une chose très importante : on étudie pour notre avenir, il est vrai, mais surtout pour sauver ces patients qui ont besoin de notre aide, pour aider cette famille qui risquerait une condamnation injuste, pour transmettre et entretenir le savoir à toutes ces personnes qui nous entourent, pour faire progresser l’Histoire ou les nouvelles technologies… On étudie pour aider, améliorer et changer le monde. Je me suis alors rendue compte que je ne pensais qu’à mon devenir personnel mais pas à ce qui se cacherait derrière celui-ci, ce que je pourrais apporter aux autres ou encore à l’impact de mon métier sur les autres.
Aujourd’hui, je me suis engagée dans une voie qui me tient à coeur, et qui sait ? Peut être que vous me retrouverez dans une dizaines d’années et je vous prendrais en charge ?